Après la pluie…
Mon mois d’octobre a été rythmé par des impératifs professionnels dont je me serais bien passée : de grandes fêtes d’Halloween rassemblant jusqu’à un millier de personnes et l’obligation, pour ma part, de me retrouver du côté organisateur et d’assurer la performance jusqu’au départ du public, des heures après le début de la journée. Concrètement ? Mon enfer personnel sur terre. Et quelle ne fut pas l’incompréhension de mes collègues lorsque, suite à ces journées éprouvantes, je leur annonçais ne souhaitais pas socialiser plus longtemps en les accompagnant pour boire un verre et dîner ensemble. Difficile pour eux d’imaginer que ne pas me rouler en boule ni exploser en larmes au beau milieu de l’événement représentait déjà un défi considérable, et que passer plus de temps en compagnie de qui que ce soit ensuite était proprement impossible.
Le beau temps ?
C’est pourtant dans cette période compliquée que je suis parvenue à mettre un point final à la réécriture de ma première nouvelle depuis des années : Ignis. Une nouvelle d’une taille considérable puisqu’elle avoisine tout de même les 10.000 mots. C’est l’espace qu’il m’a fallu pour exprimer les difficultés, la fatigue chronique et finalement le burn out auxquels se heurte Alice, l’héroïne de Nous sommes les Braises, quand des changements, dérisoires pour certains mais intolérables pour elle, viennent bousculer son quotidien et grignoter peu à peu sa capacité à faire face. Tout un programme, encore de la joie, Rash. à quand le feel-good ? me direz-vous.
J’ai l’habitude.
Si je dois être totalement franche, j’appréhende le passage en betalecture. Je m’accroche au fait que malgré mes craintes, le premier s’est bien passé. J’aime écrire ainsi, avec autant d’honnêteté et de simplicité que j’y parviens dans la façon dont je dépeins une réalité (celle de mes personnages mais, presque toujours, la mienne en filigrane). Par contre, il faut bien l’avouer, la crainte que ces textes ne soient pas compris ou mal reçus n’en est que plus grande. On me dit dans l’oreillette que ça fait partie de la nature humaine et qu’il faut l’accepter. J’y travaille, mais peut-être qu’un jour je m’offrirai des vacances avec un texte moins personnel où j’aurais juste peur qu’on me reproche mes tournures de phrases ou mes répétitions.
Oui, je sais, c’est beau de rêver.
Le même sourire incisif qu’il avait adolescent
Après avoir achevé cette nouvelle, et sachant que je traîne des pieds pour la partager (et donc la finaliser), je savais qu’il était temps de me remettre à un autre projet laissé trop longtemps de côté : la réécriture de mon NaNoWriMo 2021.
Lame en si bémol.
Je ne m’en cache plus, mais je ne l’ai jamais annoncé officiellement alors allons-y : ce texte est une réécriture de Chocolat blanc et matcha latté du point de vue de Baptiste. Pour le moment, je me débats avec le ton. S’il est acté que ce roman ne pourra pas exister sans avertissement de contenu et autres triggers warnings adaptés, je n’ai pas non plus pour ambition de plomber tout le monde. Du coup, je tâtonne pour trouver ce juste milieu entre exprimer la réalité de l’homophobie au sein de la cellule familiale et la dépression d’un côté, et réussir à montrer qu’on peut s’en sortir, qu’on peut guérir même si le processus, non linéaire, est une source infinie de frustration.
Tout un programme, encore de la joie, Rash. à quand le feel-good ? bis.
J’ai terminé ma relecture du premier brouillon et bien entamé le plan de ma réécriture. Pour le moment, je fais une pause pour me consacrer à la betalecture du texte d’une amie. Outre la qualité de ce qu’elle écrit, je dois reconnaître qu’un peu d’air, ça fait du bien.
Et ensuite ?
Ensuite, j’ai un plan à finir, une réécriture à commencer, potentiellement Chocolat blanc et matcha latté à relire pour m’assurer que je ne crée pas d’incohérence entre les deux récits avec les changements que je souhaite apporter à mon premier brouillon. J’ai tout mon temps, je ne me presse pas. Il y avait longtemps que ça ne m’était plus arrivé de réussir à vraiment voir les choses ainsi.
En parallèle, j’ai deux nouvelles dans les cartons : une qui attend désespéremment que je termine son premier brouillon depuis l’hiver dernier, et l’autre qui a germé dans mon esprit en refermant un livre, il y a quelques jours de cela. C’était un de ces romans dont vous savez qu’ils resteront avec vous bien après en avoir quitté les pages, même si l’expérience est encore trop fraîche pour que vous soyez capable de bien l’expliquer. J’en ai connu une poignée, dans ma vie, de ces textes ; sans doute que vous aussi. Quoi qu’il en soit, même si je ne suis pas encore sûre de la forme que cela prendra, c’est d’eux que j’aimerais vous parler.
Pour le détail, advienne que pourra.
C’est tout pour moi. Il a plu toute la journée et, en voyant les prévisions météo ce matin, j’ai mis un point d’honneur à concocter un programme adapté à ce début d’hiver. Je m’en retourne profiter de ma lecture et de la lueur des bougies, le tout avec des cookies au matcha et pépites de chocolat blanc. Vous aussi, prenez bien soin de vous et je vous dis à très bientôt !