Le point écriture – Mars 2023

Le point écriture - Mars 2023
Point écriture

Le point écriture : un mois difficile

Ce mois de mars, je me suis consacrée à la réécriture de la troisième partie de Lame en si bémol. C’était, je le savais avant de m’y lancer, la plus difficile en ce qu’elle dépeint des scènes très dures et qu’il n’y a pas vraiment de temps mort ou d’instants de grâce. Je pensais alterner ces passages difficiles en rédigeant, en parallèle, le premier brouillon de mon prochain projet, mais la réalité m’a vite rattrapée.

L’hyperfocus : l’une de mes problématiques personnelles en tant qu’autrice

D’abord, demandons à Wikipédia ce dont il s’agit exactement pour celleux qui ne seraient pas familier.e.s avec le terme.

« Dans les domaines de la psychologie et de la psychiatrie, l’hyperfocus (ou l’hyperconcentration) est une forme intense de concentration mentale ou de visualisation, qui concentre la conscience d’un individu sur un objet, un sujet, une situation ou une tâche. »

Wikipédia – Hyperfocus (psychologie)

À savoir que je ne choisis pas quand ça m’arrive, ni à quel sujet, même si l’expérience me permet parfois de le prévoir. Quand je suis en hyperfocus, il m’est très difficile de me détourner de la tâche ou du sujet concerné, pour le meilleur et pour le pire. À force de le vivre et grâce aux nombreuses ressources sur les problématiques récurrentes des personnes neuroatypiques que j’ai pu consulter, j’ai appris à « gérer » ces périodes que mon cerveau m’impose. Cela me demande beaucoup d’efforts, mais j’ai réussi à mettre des systèmes en place pour ne plus négliger mes besoins élémentaires (essentiellement les besoins physiques et le fait de m’obliger à faire des pauses).

Pour ce qui est de rediriger ma concentration vers d’autres projets/de multiples projets ou autres tâches à accomplir, je ne le fais que si c’est absolument indispensable. On va se le dire franchement : c’est trop difficile pour que je m’y force sans raison valable.

Tirer parti de ma situation

Pour résumer, j’étais mentalement bloquée sur un texte très exigeant d’un point de vue émotionnel, avec l’incapacité de me consacrer à autre chose en dehors de mes obligations vitales et professionnelles. J’ai tenu bon jusqu’à la mi-mars, mais à ce stade, je commençais sérieusement à fatiguer. Est-ce que ça voulait dire que j’allais enfin pouvoir sortir de mon état d’hyperfocus ? Ça n’en avait pas l’air.

C’est en faisant ce constat que j’ai décidé de me préparer à un week-end « sprint d’écriture ». Faire en sorte que toutes les conditions soient réunies pour que je puisse me concentrer sur l’écriture et enfin conclure cette partie. On parlait de 8.000 mots à réécrire sur deux jours, soit pas exactement une promenade de santé. Tout ne s’est pas déroulé comme prévu, mais j’ai finalement atteint cet objectif tout en parvenant à me laisser des plages de repos pendant lesquelles je lisais ou dessinais pour « débrancher » mon cerveau de l’écriture.

Hors période d’hyperfocus, ce n’est pas un défi que j’aurais relevé. Ceci étant, c’est un aspect de mon fonctionnement qui a aussi cet avantage de me rendre ultra efficace une fois que je sais comment ne pas me laisser happer jusqu’à l’épuisement.

Quels résultats ?

On pourrait légitimement se demander si 8.000 mots sur deux jours, ce n’est pas sacrifier la qualité, voire bâcler. Maintenant que mon texte est revenu de betalecture, je peux sans complexe vous assurer que non. S’il faudra probablement que je traque les répétitions (mais ça, c’est partout, tout le temps) et les mots manquants (les joies de penser plus vite que mes mains ne tapent), l’essentiel est là et ne bougera plus. Si vous êtes curieux.se, n’hésitez pas à aller consulter un extrait : c’est par ici !

Et ensuite ?

Ensuite, deux semaines de formation professionnelle dont je me passerais bien. Au programme, des redites, et après charge à moi de former les nouveaux. J’espère que la seconde partie se déroulera mieux que la première. Quoi qu’il en soit, impossible d’écrire autant que je le voudrais durant cette période, en raison des horaires et du temps de trajet monstrueux que je me vois imposer. J’ai tout de même entamé la quatrième partie de Lame en si bémol, avec dans l’idée de me donner le droit d’écrire çà et là, si cela me fait du bien, avant de partir ou en rentrant du travail. Ça m’avait été bénéfique l’an dernier, alors que je travaillais sur Nous sommes les Braises. On verra si c’est toujours le cas cette année. Je vous redis ça le mois prochain !